Le Diagnostic Performance Energétique : du changement à venir !

mercredi 23 juin 2021

Le Diagnostic Performance Energétique, DPE dans le jargon immobilier, c’est cette petite fiche qui indique la performance énergétique de votre logement ; mais si, vous savez, le classement de A à G qui différencie les logements économes des logements énergivores. 

 

Cette année, le DPE se renouvelle pour ainsi devenir plus détaillé et ne plus laisser passer les potentiels détournements des règles ! C’est fini de tricher 

Pour commencer, la loi climat et résilience va contraindre les propriétaires bailleurs à apporter des modifications obligatoires à leurs logements classés F et G. Pour en savoir plus, on vous laisse consulter notre article sur le sujet 

Ce changement se déroulera progressivement dans le temps, mais les changements concrets du DPE prendront effet dès le 1er juillet prochain.

Un nouveau mode de calcul

Premièrement, le mode de calcul du DPE va être harmonisé pour ainsi éviter les DPE « vierges ». En effet, les calculs du DPE d’un logement se basaient sur les différentes factures d’énergie de ce dernier, et cela permettait aux propriétaires ne disposant pas de factures de ne pas indiquer les performances énergétiques de leur logement, et donc potentiellement de dissimuler un vice.

Il ne sera donc plus possible de calculer le DPE d’un logement sur la base de ses factures d’énergies, pour la raison énoncée ci-dessus et également car cela faussait les résultats entre deux biens similaires habités par une seule personne ou 5 personnes par exemple

Ou encore, si on prend l’exemple d’une résidence secondaire occupée uniquement l’été donc qui génère peu de dépense en hiver, à l’inverse d’une famille frileuse qui chauffe son logement à 23°C sur la même période, on se rend bien compte de la marge d’erreur commise si on calcule le DPE uniquement sur les factures. 

Sans trop rentrer dans les détails, le mode de calcul sera ainsi adapté, et différentes mesures comme l’ajout des consommations d’auxiliaire et d’éclairage ou encore la simplification des critères sur les vérandas vont rentrer en compte dans ce nouveau calcul. 

Un des changements dans le calcul par exemple est la prise en compte des émissions de gaz à effet de serre en plus de la classe énergétique. C’est la pire des deux notes qui détermine la lettre, de A à G. Bien qu’elle conserve son nom de classe énergétique, elle devient tout autant climatique.

Il faudra désormais également indiquer l’estimation des dépenses annuelles en énergie sous forme d’une fourchette de prix. 

 

 

Autre point un peu bancal de cet ancien DPE: en cas de chauffage/eau chaude électrique, il y avait un coefficient “malus”

L’électricité étant considérée comme une énergie finale ; où il faut donc passer par une énergie primaire (charbon, nucléaire,…) pour en produire, les Kw/h étaient multipliés par 2,58, en comparaison avec un logement chauffé au gaz ou au fioul, dont le coefficient était seulement de 1. 

Avec ce coefficient, des appartements “tout électrique” pouvaient ainsi très facilement se retrouver très mal notés (F ou G) pour la conso, parfois encore moins bien que ceux au gaz et au fioul, mais très bien noté au niveau des émission gaz à effet de serre, ne rentrant pas en compte dans les anciens critères.

L’amélioration du calcul du DPE a ainsi profité au changement des valeurs de classification des logements. Voici donc les nouvelles valeurs entrant en vigueur le 1er juillet :

Classe énergétique Anciennes valeurs Nouvelles Valeurs + consommation GES
Classe A
Moins de 51 kWh/m2/an
Moins de 70 kWh/m²/an
Moins de 6 kg CO2/m²/an
Classe B
De 51 à 90 kWh/m2/an
De 70 à 110 kWh/m²/an
De 6 à 11 kg CO2/m²/an
Classe C
De 91 à 150 kWh/m²/an
De 110 à 180 kWh/m²/an
De 11 à 30 kg CO2/m²/an
Classe D
De 151 à 230 kWh/m²/an
De 180 à 250 kWh/m²/an
De 30 à 50 kg CO2/m²/an
Classe E
De 231 à 330 kWh/m²/an
De 250 à 330 kWh/m²/an
De 50 à 70 kg CO2/m²/an
Classe F
De 331 à 450 kWh/m²/an
De 330 à 420 kWh/m²/an
De 70 à 100 kg CO2/m²/an
Classe G
Plus de 450 kWh/m²/an
Plus de 420 kWh/m²/an
Plus de 100 kg CO2/m²/an

Une des autres nouveautés concernant ce DPE et directement liée avec la modification des valeurs officielles est qu’il deviendra opposable juridiquement à partir du premier juillet ; concrètement, cela veut dire que dès cette date, un acquéreur pourra se retourner contre son vendeur pour préjudice si jamais l’étiquette attribuée au logement est erronée.

Enfin, une autre question se pose sur la validité des DPE, notamment des anciens. Les DPE avant 2012 ne seront ainsi plus valables à partir du 1er juillet, les DPE de 2013 à 2017 perdront quant à eux leur validité au 1er janvier 2023.  Les DPE de 2018 au 30 Juin 2021 seront considérés invalides à partir du 1er janvier 2025.

Enfin, si vous voulez savoir à quoi ressemblent ces nouveaux DPE, voici quelques exemples de ceux qui entreront en vigueur au premier juillet, beaucoup plus détaillé qu’une simple grille, avec des statistiques sur tous les aspects énergétiques du logement.

Quels effets immédiats ?

Si 60 % des biens conservent leur étiquette énergétique, 40 % vont évoluer d’une classe, à la hausse comme à la baisse.. 800.000 logements utilisant le gaz ou le fioul deviennent ainsi des passoires thermiques, puisque ces combustibles favorisent les émissions de gaz à effet de serre. D’un autre côté, 600 000 logements dotés d’un chauffage électrique et 200.000 chauffés au bois ne seront plus considérés comme des logements très énergivores !

Ce nouveau DPE, vous l’aurez compris, sert principalement à inclure les émissions de gaz à effet de serre dans le bilan, chose indispensable pour la condition climatique. Mais il devient aussi plus fiable et plus sécuritaire, et permet de s’assurer pleinement des dépenses énergétiques réelles de son logement. 

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