Le droit à la réparation, vers une consommation électronique plus responsable
mercredi 9 juin 2021
Récemment en 2019, l’Union Européenne a adopté une directive visant à mettre fin petit à petit à l’obsolescence programmée et au gaspillage des appareils électroniques. Lave-linges, téléphones qui rendent l’âme au bout de 2,3 ans… Les principaux constructeurs de produits électroniques et électroménagers tendent à réduire la durée de vie de leurs appareils volontairement et entraînent ainsi une augmentation de la fréquence de renouvellement des matériaux servant à leur fabrication; pas cool pour la planète.
L’obsolescence programmée est une technique ne respectant pas vraiment les principes et les enjeux écologiques contemporains ; son impact sur l’environnement est conséquent. Certains déchets issus de cette technique ne se recyclent pas ou alors sont extrêmement difficiles à recycler.
En France, la durée d’utilisation moyenne d’un smartphone est de 22 mois avant de le changer et d’en prendre un autre… Les conséquences de la faible durée de vie des appareils électroniques et de la surconsommation de ses derniers sont un abaissement des ressources de métaux rares qui servent justement à fabriquer ces appareils.
Pour cause, l’OCDE a estimé en 1999 qu’en maintenant un taux de croissance annuel de 2%, les réserves de cuivre, plomb, nickel, argent, d’étain et de zinc de la planète ne tiendraient pas plus de 30 ans. Résultat, aujourd’hui, il faut une année et demie à la planète pour régénérer l’intégralité des ressources renouvelables que l’Homme consomme en une année …
Afin de réduire cet impact et d’aller dans une démarche de recyclage des appareils électroniques, l’UE a donc adopté une directive en 2019 qui depuis le premier janvier 2021, oblige les fabricants d’appareils électroniques à fournir des pièces de rechange aux réparateurs professionnels, et ce pendant dix ans à compter de la commercialisation de leur produit.
De plus, institué en 2020, s’en suivra un projet de loi anti-gaspi pour un « plan d’action pour l’économie circulaire » qui inclut le droit à la réparation de l’électronique pour les citoyens de l’UE, permettant aux propriétaires d’appareils de ne remplacer que les pièces défectueuses plutôt que de remplacer l’ensemble de l’appareil ! Déjà un pas de plus vers la fin de l’obsolescence programmée. L’objectif affiché est d‘éduquer la population sur les questions de gaspillage des ressources.
De cette directive en découle également le système de l’indice de réparabilité. Apparu lui aussi le 1er janvier 2021, il opère sur 5 types d’appareils (lave-linge, téléphone, ordinateur portable, TV, tondeuse à gazon) et donne sur une échelle de 1 à 10 le degré de réparabilité d’un produit de ces catégories, en fonction de 5 critères bien précis :
La qualité de la documentation produit fournie par le constructeur, sa facilité de démontage et de remontage, la disponibilité des pièces détachées, leur prix et la spécificité du type de produit.
Le but est de responsabiliser le choix des consommateurs et ainsi les inciter à adopter une démarche plus éthique et protectrice de l’environnement dans l’achat et la consommation de produits électroniques et électroménagers !
Il faudra un peu de temps à cet indice pour se démocratiser partout en Europe ; en effet, cet indice apparaît encore pour le moment peu sur les appareils mis à la vente. A horizon 2024, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire prévoit l’évolution de cet indice en un indice de durabilité, notamment par l’ajout de nouveaux critères comme la robustesse ou la fiabilité des produits.
Alors à l’achat de votre prochain smartphone ou machine à laver, soyez malin et responsable, pensez à jeter un œil à son indice de réparabilité !